PRESSE – Chantier A 89 : un géotechnicien enseveli hier sous un éboulement

Article paru dans le Progès le 23/09/2011

TOUJOURS PORTÉ DISPARU DANS L’ÉBOULEMENT DU CHANTIER DE L’A89 Tarare. Délicates, les opérations de déblaiement ont débuté hier pour retrouver le géotechnicien enseveli sous le glissement de terrain d’un talus de la future autoroute

Les visages, tournés vers les décombres, sont crispés de douleur. La réalité, terrible, s’étale devant eux : la veille, un homme du chantier de l’A89, qui travaillait pour la société Fondasol (Avignon, Vaucluse), a été enseveli sous un éboulement alors qu’il explorait une faille survenue dans un talus de la future autoroute entre Tarare et Joux. Hier, son corps n’avait toujours pas été retrouvé. Plus de 1 500 m³ de roche s’amassent au pied du talus, instable.

Les premières recherches ont été lancées, dans la matinée, juste à l’aplomb de l’endroit où il se trouvait lorsque le glissement de terrain s’est produit. Après plusieurs tentatives pour le localiser en surface à l’aide de chiens, les secours ont pu délimiter une zone de recherche. Vers midi, une plateforme était construite pour permettre aux bulldozers de commencer à déblayer. Une opération qui s’annonce longue, compliquée et délicate, car la terre, elle, n’en finit pas de bouger.

Le fait est qu’Autoroutes du Sud de la France (ASF) avait compris depuis quelques jours qu’il existait un risque de glissement de terrain à cause d’une faille survenue dans le talus. La zone était surveillée. Il était prévu de conforter la pente pour stabiliser la zone. La RD14 qui passe juste au-dessus venait d’être fermée à la circulation par précaution.

Mercredi après-midi, alors que les études préalables aux travaux de consolidation de la zone avaient débuté par la mise en place d’une foreuse dans la faille, le géotechnicien était descendu en rappel pour relever les mesures des instruments. Restés en haut pour gérer la foreuse, deux de ses collègues ont soudain vu la faille s’ouvrir. Ils ont vu la terre s’affaisser. Ils ont vu le géotechnicien disparaître sous les blocs de pierre en à peine quelques secondes. Au moment de l’éboulement, le géotechnicien se trouvait d’après les témoignages dans la partie basse du talus.

« C’est un drame terrible, confiait, hier, le président de Fondasol, arrivé sur place quelques heures après l’accident. C’était quelqu’un de valeur aussi bien sur le plan professionnel que sur le plan humain. Tout le monde est sous le choc. Ce n’est pas un métier dangereux. En cinquante ans d’existence de la société, c’est la première fois qu’un tel accident arrive. » Décrit comme un homme de grande expérience, le cadre était détaché sur le chantier de l’A89 comme géotechnicien. « On ne sait pas pourquoi il a pris la décision de descendre. Il est encore trop tôt pour le dire. »

Deux glissements de terrain se sont produits en mars

« Ici le terrain est très difficile. Il est hétérogène et nous devons désormais comprendre son fonctionnement pour tenter d’analyser la situation. »

Après le glissement de terrain de grande ampleur survenu sur le chantier de l’A89 entre Tarare et Joux et la disparition d’un géotechnicien dans l’éboulement, Gilles Calas, directeur de construction chez Autoroutes du Sud de la France (ASF), ne peut rien affirmer.

Personne, d’ailleurs, ne peut dire pour l’instant si ces événements dramatiques auront un impact ou non sur les délais de livraison du tronçon de l’autoroute A89 entre La Tour-de-Salvagny et Balbigny (Loire). Il est trop tôt. La seule chose dont on soit sûr, c’est que les travaux à engager pour déblayer et consolider le talus s’annoncent compliqués.

Sans compter qu’une nouvelle faille pourrait avoir été détectée et que le risque d’un nouveau glissement de terrain ne serait pas écarté.

« La zone est sécurisée. Ce sont des problèmes techniques qui existent dans ce type de chantier. Nous devons les prendre en compte, ajoute le directeur de construction. Il y avait déjà eu des problèmes par le passé. »

En mars dernier, deux glissements de terrain s’étaient en effet produits et avaient conduit à la fermeture définitive de l’ancienne RD14.

Source : Le Progrès du 23/09/2011


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